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Mes deux cents

Mots clés : Éditorial

Je me questionne de plus en plus sur l’efficacité de notre réseau de santé publique. De prime abord, la première pensée venant à mon esprit est : nivellement par le bas. Toutefois, ce texte se veut entièrement basé sur mes connaissances empiriques du réseau résultant de mon expérience professionnelle (vous pouvez consulter mon CV pour plus de détails, il est disponible sur ce site). J’ai décidé ici de m’exprimer librement et de ne pas appuyer mes propos avec des références bibliographiques, bien qu’il serait assurément facile de le faire.

Quelques exemples

Voici, pour aujourd’hui, deux exemples potentiellement flagrants,  de nivellement par le bas dans quelques sphères de nos établissements de santé.

Dédoublement clinique et administratif

La Direction des soins infirmiers de chaque centre intégré (prochainement Santé Québec) œuvre à produire des balises cliniques au sein de l’établissement afin de guider la pratique infirmière au quotidien. Pour ce faire, des règles de soins infirmiers (RSI) sont rédigées et mises à la disposition du personnel infirmier et aux gestionnaires cliniques à titre de référence sur les attentes de l’établissement sur les soins dispensés. Deux points ici…

Premièrement, le milieu universitaire en sciences infirmières martèle depuis des années le même message. Pourquoi est-ce que la profession infirmière est autant encadrée individuellement par les établissements? Aide-mémoires, algorithmes décisionnels ou  aide à la décision, protocole, etc. N’avons-nous pas suivi une formation théorique à titre de base de connaissance pour ensuite acquérir de l’expérience et développer un jugement clinique? Voilà probablement pourquoi la profession médicale, plus libérale, tient mordicus à son autonomie professionnelle et à son savoir-faire clinique sans devoir se faire encarcaner.  Je sais que les détracteurs de ces propos diront que la qualité de la pratique infirmière demande parfois de tels outils considérant des lacunes professionnelles majeures et un manque de formation continue. Or, je répondrai à ces propos qu’il s’agit quand même de nivellement par le bas lorsqu’on ne valorise pas l’autonomie professionnelle au détriment d’un milieu microgéré où la motivation se meurt… Voici une hypothèse que j’émets et sur laquelle j’aimerais travailler d’un point de vue quantitatif et qualitatif : quels seraient les potentiels impacts de la valorisation de l’autonomie professionnelle au sein du personnel en soins infirmiers, tous les titres d’emplois confondus?

Deuxièmement, pourquoi dédoubler les tâches cliniques et administratives d’un établissement à l’autre? Je comprends que certains établissements ont des besoins spécifiques. Par exemple, il est fort probable que l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) ait des pratiques spécifiques en lien avec le système cardiaque. Toutefois, l’ICM est un centre tertiaire ultra spécialisé où il est justifiable et efficient d’avoir des RSI spécifiques. Mais pour tous les autres… Pourquoi réécrire des variantes personnalisées et ne pas plancher à la standardisation des soins basée sur l’excellence. Pour avoir discuté avec certains cadres, personne ne saute de joie à la mise à jour d’une règle de soins consultée par une vaste… minorité! Et voilà que j’émets une autre hypothèse farfelue et qui n’est basée sur rien : si les cadres passeraient moins de temps à la mise à jour de documents, mais plutôt à assurer l’excellence clinique via une présence terrain accrue, peut-être que les troupes seraient davantage motivées.

Gestion saine et efficace

Je ne crois pas devoir appuyer mes propos à outrance pour dire que la technologie joue une place majeure dans l’efficacité de nos organisations, autant publiques que privées. J’aurais pu généraliser à la société sans me croire extrémiste. Gestion du temps, calendrier, gestion de tâches, horaires, télétravail, etc., sont des sujets au cœur de nos vies pour plusieurs. Nos journées sont désormais rythmées au diapason du son et des vibrations de nos téléphones portables. Applications spécialisées, montre intelligente, haut-parleur pas-si intelligent, name it. Et, je ne dis pas être en faveur d’une technocratie à outrance. La profession infirmière à mainte fois prouvée l’importance de l’aspect humain, de l’empathie. Toutefois, l’utilisation de logiciels de gestion efficace et où chacun voit l’ampleur de sa tâche, comme celle de ses collègues, exposés et guidés par l’imputabilité est, à mon avis, une grosse base.

L’argument de certains cadres contre l’ utilisation optimale des technologies de l’information (TI) : l’argent, bien sûr. Il est impossible d’utiliser un logiciel de gestion de projet comme, par exemple, Freedcamp (je ne fais pas de promotion ici et je tiens à préciser que je n’ai aucune implication dans le projet outre que d’être un utilisateur) qui est… GRATUIT! Et offre des fonctionnalités innovantes pour quelques sous mensuels. Mais, l’organisation est capable de se permettre d’utiliser des logiciels à licences coûteuses (Windows, Office, Storyline, etc.) alors qu’il existe des logiciels gratuits largement équivalents pour les besoins du milieu (Linux, LibreOffice, etc.). Ici, j’ai longtemps tergiversé en considérant la nature de la bête. Or, considérant la taille du client, je ne peux croire que les entreprises faisant affaire avec l’état ne sauront s’adapter. D’autant plus que la présence du logiciel libre pourrait possiblement étendre le marché, améliorer l’expertise et forcer une industrie qui semble parfois trop confortable à s’adapter.

Et ici, je vous jure que ce n’est que la pointe de l’iceberg. Je pourrais potentiellement écrire un livre.

Mais bref, ces quelques mots étaient mes deux cents pour aujourd’hui.

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